Sophie Cluzel a expliqué récemment les principes sur lesquels elle s’appuie pour préparer l’après-11 mai. Elle annonce un droit de visite pour les familles dans les établissements ainsi qu’une prime pour les personnels.
Les personnes handicapées ne seront pas assignées résidence au prétexte de leur handicap. L’état de santé des personnes handicapées, et notamment les comorbidités [les maladies associées] qui exposent au risque de développer une forme sévère de Covid-19, sera pris en considération pour leur déconfinement. Elles doivent avoir accès, avec toutes les précautions sanitaires exigées, à l’école, à leur travail, à leur vie sociale… Comme tout un chacun mais avec les spécificités d’accompagnement nécessaires.
Un droit de visite, très encadré, pourra s’appliquer dans les mêmes conditions que dans les Ehpad pour les établissements qui accueillent des personnes en situation de handicap (MAS …). Olivier Véran, le ministre de la Santé, a annoncé, dimanche 19 avril, que, à partir de ce lundi, il sera possible, pour chaque direction, d’organiser la visite des familles. Pas plus de deux proches à la fois et il sera impossible de toucher la personne.
Les parents séparés de leur enfant handicapé resté en établissement continueront d’être autorisés à le récupérer avant le 11 mai prochain mais jusqu’à la fin du confinement sauf circonstances exceptionnelles. Les conditions de sortie quotidienne ont déjà été assouplies notamment pour les personnes handicapées pour lesquelles le confinement entraîne des troubles importants du comportement ou une altération de leur santé mentale. Mais cela vaut aussi pour celles dont l’état de santé physique impose qu’elles aillent marcher.
Des solutions de répit sont étudiées et développées pour les aidants. Les équipes des établissements médico-sociaux et des services d’aide à domicile sont encouragées à relayer les aidants à domicile, d’une heure à douze heures d’affilée. Au besoin, les personnes handicapées peuvent être accueillies en hébergement, de 7 à 14 jours renouvelables. [Leurs proches doivent contacter l’établissement ou le service qui les suit habituellement pour être orientés]. Beaucoup de numéros ont été mis en place pour apporter du soutien, notamment psychologique, aux aidants. Et la plateforme solidaires-handicaps peut les aider à trouver des solutions à proximité de chez eux. Il serait compliqué d’abaisser la durée à moins de sept jours. Cela multiplierait les entrées et les sorties dans les établissements qui assurent cet hébergement. ce qui n’est pas compatible avec le respect des règles de confinement actuelles. Des solutions d’accueil de jour des personnes handicapées sont actuellement à l’étude.
À compter du 1er mai 2020, les salariés « à risques » du privé, au sens de l’avis rendu par le Haut conseil de la santé publique, vont basculer de l’arrêt de travail indemnisé par l’assurance maladie, dont ils bénéficiaient jusqu’alors, vers le chômage partiel. Cela leur assurera un niveau d’indemnisation à 84 % du salaire net et jusqu’à 100% pour les salariés au Smic. Les indépendants, contractuels de droit public et les fonctionnaires continueront à être indemnisés comme avant, dans le cadre d’un arrêt de travail. Quant aux proches de personnes à risques, ils pourront toujours bénéficier d’un arrêt de travail, dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui.
Olivier Véran a annoncé, mercredi 15 avril, que les personnels soignants ainsi que les salariés d’Ehpad et des services d’aide à domicile dans le secteur médico-social auront droit à une prime. Mais il n’a pas évoqué les salariés des établissements accueillant des personnes handicapées. Le gouvernement est en train d’instruire les circuits possibles pour pouvoir intégrer les particuliers employeurs bénéficiaires de l’ACTP dans les circuits de distribution des masques, comme les bénéficiaires de la PCH.
En Ile-de-France, des associations se chargeront de distribuer des masques aux aidants de personnes particulièrement vulnérables (polyhandicapées, atteintes de maladies neuromusculaires débouchant sur des complications respiratoires…). Il peut s’agir d’équipements de protection achetés par des collectivités locales, comme c’est le cas en Île-de-France. Dans cette région, 300 000 masques viennent d’être remis à l’AFM Téléthon, au groupe Polyhandicap France et à APF France handicap.
Environ 260 000 familles avec enfants, bénéficiant d’une aide au logement et d’une AAH, toucheront l’aide exceptionnelle de 100 € par enfant en mai. Le choix du gouvernement a été d’apporter un soutien prioritaire aux familles les plus modestes pour tenir compte des charges supplémentaires liées au confinement. Et notamment aux frais d’alimentation liés aux repas de midi des enfants qui sont d’ordinaire couverts par les tarifs sociaux des cantines scolaires. Cela représente 1 milliard de dépenses de solidarité.